La dévotion d'un archer...

Et voila... Nous nous retrouvons aujourd'hui pour la 83ème année à ce jour. Jour où Elim prit vie, jour où Elim grandit peu à peu... Ce jour qui représente tout et rien à la fois. Jour où lors de sa 21ème année, il prit le titre de Nominoë.

Et aujourd'hui, il se retrouve au pied de cet arbre, grand chêne centenaire qu'il chérit tant, qu'il éprouve respect et admiration pour lui. Elim espère bien atteindre l'âge de ce chêne, tout comme il le protégera jusqu'à la mort. Pas une flèche taillée dedans, pas un coup porté sur son armure... Le chêne d'Entre Brumes...

Lui seul est sûr de rester, à moins q'une personne sans âme vienne à le couper... Bref.

Adossé entre les racines, Elim regarde au loin les rives et vallées qui parcourent le domaine d'Entre Brumes. Il y revoit son terrain d'enfance, ses fontaines de Jouvence, cette innocence... Perdus...

83ans, pour un demi-elfe, c'est encore jeune, il a le temps de vivre, de pourfendre les ennemis sur la plaine, de chasser d'une flèche habile le monstre tremblant. La nostalgie n'est pas bon remède.

La dureté revient dans l'éclat de son regard, le visage se retend. Elim se relève et affronte la bourrasque de son corps.

Vous ne vous débarasserez pas aussi facilement de moi... Que ce soit Royalistes, exilés ou bien même ces traîtres de FSMD. Elim de Nominoë est bien présent du haut de ses 83ans, et compte bien montrer la dignité d'un Brumeux.

Sur ces mots, il banda son arc et partit dans la direction de Mérulik.

Elim revint dans la soirée, où un feu brûlait au beau milieu du camp. Ses amis étaient là. Amis qui se faisaient de moins en moins nombreux avec le temps. Nektar se faisait de plus en plus rare, la place de Gribouille et de Katel étaient vide, et celle de Loup Solitaire, à l'ordinaire, comme son nom l'indique...

Il pouvait compter les Brumeux sur ses deux mains maintenant.
Pelforth, Koyote, Kuroro, Niniel, Alistielle, Camembert... Et lui...

Il s'approcha donc du camp, tapi dans les ombres, pour observer l'animosité de cette soirée.
L'ambiance n'y était pas vraiment de fête...

Heureusement, il avait ramené quelques boissons pour y redonner un grain, mais cela ne serait pas forcément suffisant.

Après avoir rangé son arc, il s'approcha d'un pas discret et déclara.

Bonsoir mes chers amis. Qu'il est bon de vous retrouver autour d'un feu, cela n'arrive guère souvent maitenant... Hélàs...
Voici quelques rafraîchissements, toutes fraîches encore des caves de Mérulik.

Il s'assit en leur compagnie et attendit le récit des personnes présentes, mangeant à leur faim le sanglier chassé du jour.

Assise dans la pénombre, la nuit sombre largement tombée, la lune pas encore levée, je regarde le feu, seule source de lumière.
Je n'ai pas froid et pourtant je frissonne, perdue dans mes pensées, absorbée par la danse des flammes, envoûtante. Je les regarde sans les regarder, pensant à ma journée, pendant laquelle je ne fais que penser d'ailleurs.
Tous les brumeux étaient partis vaquer à leurs occupations pendant que je me baladais dans Cyrosh, oisive.
Réfléchissant au moment où je leur dirais...
Peut-être devrais-je convenir d'un rendez-vous, ou laisser un petit mot leur indiquant que j'ai quelque chose à leur dire, me mettant ainsi dans une impasse.
Mais j'espérais qu'ils tombent sur moi pendant la journée, qu'ils me posent des questions sur mon oisiveté, mes envies subites, les nausées qui me parcouraient encore il y a peu... Mais comment pourraient-ils puisque j'ai fait bien attention à rien ne laisser paraître...

Et puis, pas ce soir, je n'ai pas envie le soir, pas la force. Je suis épuisée, une seule envie qui est celle de dormir, et juste partager un sympathique moment en leur compagnie... Rien d'autre.
Alors non, le soir, il n'en sera jamais question... Et comme chaque jour, je repousse au lendemain...

Elim est enfin rentré, il brise le silence devenu trop lourd. Quel plaisir de le voir !
Lui et tous les autres brumeux, mes frères, ma famille.
Toujours des sièges vides, trop qui ne reviennent que peu au campement... Une onde de tristesse en pensant à eux, mais je continue de croire qu'ils reviendront.
Mais les autres sont là, nous partageons bonheurs et peines, et surtout victuailles...
Je lui souris quand il arrive, ravis par sa proposition.

Bonsoir mes chers amis. Qu'il est bon de vous retrouver autour d'un feu, cela n'arrive guère souvent maitenant... Hélàs...
Voici quelques rafraîchissements, toutes fraîches encore des caves de Mérulik.

Ce soir je sens que nous avons tous besoin d'amour et de réconfort, aucune douce parole ne sera de trop, le reste est à bannir.

Bonsoir cher frère ! Quel bonheur de te retrouver aussi, et toujours bien accompagner.

Un clin d'oeil et un éclat de rire, cette nuit sera belle en histoire, en rire et en partage.
D'ailleurs la brume nous entoure, comme des bras protecteurs...

Une réponse... Cela serait-il tout ce qu'il reste des Brumeux ?

L'émotion l'étreint, les Brumeux s'éclipsent un par un... Combien en restera-t-il? Que deviendra-t-on ? Une famille encore unie? De piêtres chasseurs solitaires?

Les questions l'assaillent, à la pensée d'une Brume qui s'estompe, son coeur s'emballe...

Mais une réponse est là, présente depuis longtemps... L'espoir que d'autres s'y mêlent est toujours au rendez-vous...

L'espoir... Un espoir qui fait vivre un homme... Un espoir qui fera vivre les Brumes.

Accompagné, et pas qu'un peu ! Malheureusement, il y en a déjà une de décedée, elle ne supportait pas le voyage alors je l'ai soulagée...

Espérons que nous serons plus de deux à boire ce soir...

Une de décédée ? de bouteille ???

Question obsolète, pour meubler.
Car je sens bien les inquiètudes de l'archer et je les partage, même si l'espoir ne me quitte pas.
Ce silence dans le campement, juste le crépitement des flammes, le chant des hiboux, le vent dans les feuillages.
Et ce vide...
On remercit la brume de nous cacher le vide qui règne ici, mais tout au fond de nous, nous savons bien...
Cette boule d'angoisse, de désespoir qui se fait de plus en plus grosses, on la cache par un sourire, on n'y pense pas, mais elle est bien là et peu à peu, elle ronge l'espoir avec cette question qui nous tenaille :
Qu'est devenu notre grande famille ?

On y pense très fort, mais on n'ose pas la poser... pas encore... et à quoi bon se donner encore plus d'inquiètude à deux. Parlons de choses réjouissantes.

Alors, Elim, qu'as tu fait de ta journée ?

Je souris, un sourire qui en dit long...

Un sourire forcé s'imprima sur les lèvres de Niniel. Un sourire que chaque personne du campement se force à faire lorsqu'ils se croisent.

Un sourire censé être rassurant, mais qui désigne tout le contraire.

Ce qu'il avait fait aujourd'hui, ne valait pas mieux que les autres jours... Il était sorti rôder sur Mérulik, espionner quelques ennemis et revenu au camp fourbu... Mais il ne pouvait pas raconter ça, cela n'avait aucun interêt, et la discution couperait court. Il se souvint donc d'une chose étrange qui s'était déroul tôt le matin.

Ma journée est d'une banalité plus que communément. Mais un détail me frappa ce matin... Alors que je descendais les collines menant à Mérulik, des ombres se mouvaient sur le lac, le vent faisant un bruit de fond régulier, sinistre. Les oiseaux prenaient leur envol, sans un bruissement d'ailes, comme s'ils voulaient se dérober à quelconque monstre. Les nuages se regroupaient au dessus de la cascade donnant sur le lac, le ciel s'assombrit. Une ombre furtive se déroba à mon regard, et une fois disparue, le paysage redevint à l'ordinaire...

Ne croyez pas que des vapeurs d'alcool restent, quelque chose était bien là... Quelque chose près du campement...

Il arborait un air grave, mais aucune trace de peur figurait sur son visage. Il ne voulait nullement inquiéter ses frères et soeurs, mais juste les avertir d'un phénomène. Il n'y avait aucune crainte à avoir, les Brumes sont là...

» Sebasti1, archer des Alpha