rencontre imprevue [rp fermé a clef pas touche ! :)]

Ennuie...

Cachée dans l'ombre de non dits, mon souffle assourdi de regards enjôleurs,
Dans le coin de cette taverne à l'atmosphère lourde…

Je m'ennuie...

Le menton lové dans ma main, je regarde, agacée, tout ces drames se dérouler sous mes yeux…
Tout ces gros porcs, lubriquement, entourés dans les bras de femmes d'un soir et ces jeunots qui débutent seulement dans l'art de séduire, mais qui en bons élèves, suivent à la lettre les indications de leur maitresses .

Et moi qui m'ennuie…

Bal masqué, m'avait on dit, tout ce monde rien que pour moi, à moi…
Une petite heure et je serais la dame du soir…
Comme à chaque fois je suis venue… toujours cette espoir que cette fois ca sera différent...

Mais non, toujours les même, troupeau de moutons obéissant, aux doigts et à l'œil à la seule envie valable - le plaisir...

Alors je resterais la, à attendre, observer avec un début de plaisir malsain dans le regard et enfin je choisirais....peut-être…

Quelqu’un qui aurait autre chose a offrir qu'un simple en veut tu en voila..
J'en veux oui, mais prenons du plaisir, rien ne presse, la nuit est encore jeune et la lune se fera une joie d'éclairer nos ébats...
Le menton toujours dans ma main, les jambes langoureusement croisées, je réprime a peine un bâillement..

Je vais, je hume, je m’imprègne.
La nuit, heures bénites tous les chats sont gris, sauf pour moi, sauf pour la lune qui renvoie son reflet dans le regard de l’innocent, la proie.
Je renifle, et mes sens s’éveillent.
Je sens.
Je la sens.

Je traverse la ruelle, je pousse la porte de la taverne.
Je sais qu’elle est ici.

Je scrute la salle, je renifle et m’inspire des sucs, des odeurs.
Celle là est au parfum des nuits d’ivresses. Proie des pauvres, tu ne m’intéresses pas, sauf si la soif est trop grande.

L’animal n’est jamais très loin, un sommeil maîtrisé.
Question de survie.

J’ai cru voir un clown qui roule.
Ivre déjà, petit humain.
Je vais attendre la décuve, là dans ce coin, cette table isolée.
La pénombre garante de mes arrières, l’ombre est un domaine de prédilection pour celui qui vit de la nuit.

Mais je t’ai vu, senti, repéré.
Je t’observe Assani…

Il arrive...

Inconnu ou ami encore trop loin, impossible a cerné…
Je sens mes pupilles se rétrécirent, la lumière devient agresseur, la salle disparait…
Tous muscles tendus, j’attends

Il approche....

La porte s’ouvre timidement, le grincement me fait serrer les dents, ne regarde pas, les visages ne te disent jamais rien
Souviens toi, sent… ami ou concurrence.....

Un frisson parcours le long de mon dos pour s'arrêter au creux de mes reins
Concurrence…

C'est trop petit ici pour nous deux et il le sait …
Mes doigts se resserrent sur la table cisaillant le bois sale

Pourquoi es tu venu ? tu as bien sentit que l'endroit était déjà occupé…
La chasse est dorénavant ouverte, ce sera moi ou lui !

Oubliant tous les occupants de la salle, devenus presque inexistants face aux nouvelles circonstances, je desserre les jambes et ignore parfaitement le nouvel arrivé.
Pourtant tout tremble en moi …son regard me transperce sans gêne
Tendu jusqu'au limite de l'imaginable, les sens aux aguets, concentrée…
Soudain le verre explose dans ma main, le vin se mélange sensuellement a mon sang, tentant infernalement mes papilles affamées..
L’attraction est trop grande, bête avide, j'oublie l'inconnue et colle ma main aux lèvres puis déguste le mélange qui goutte, charmeur

Plus maitresse de mon corps, entièrement dévouée a cette dégustation morbide, mon regard se tourne, interrogateur, vers le coupable de ce diner …

J’observe, je repère chaque visage, chaque geste, chaque odeur est encrée dans mes sens.
Je trace la carte des sangs dans mon esprit, le prédateur œuvre dans l’ombre avant de bondir et d’ouvrir la gueule sur sa victime.

Celui là accoudé au comptoir… ton foie est malade, tu as de la chance au fond.
Et toi, toi qui trinque et reluque les cuisses d’Assani… ton nectar divin coulera dans ma gorge.
Plus tard.

Toi, je te sais, je te repère, je te cerne, je te mordrais.
Par plaisir
Pour le plaisir.
Assani.

Son verre se brise entre ses doigts.
L’appel du sang, je me lève et approche.
Je m’approche de toi, Assani.
Je sens l’odeur du sang, la peur aussi.
As-tu peur de moi, Assani…
Crains-tu la meute…
La lignée…

Je saisie son bras fermement, approche mon visage de sa main.
Je renifle
Je hume
Fermes les yeux Assani…

Et je trempe mes lèvres dans le liquide épais, rouge.
Je bois à ta source, Assani…

Je relève le visage, un filet de sang coule au coin de mes lèvres.
Je la regarde fixement, intensément, le vice dans le regard.
Si près de ton visage, j’esquisse un sourire de vices et sévices à venir.

Brusquement, je lèche sa joue, laissant une traînée de sang sur sa peau froide.
Assani…

Le mélange écarlate glisse le long de ma gorge, alléchant…
Le goût, tant attendu, rassasie mes papilles, sang chaud, brûlant, pourtant si froid d’habitude…

L’alcool aurait-il encore un quelconque effet sur moi ou serait-ce plutôt lui ?

Mes canines s’acèrent, appel de l’ombre, ça ne va qu’empirait de seconde en seconde, jusqu’au moment fatidique ou je serais plus que l’autre et….j’adore ça…

Les pupilles presque inexistantes, je guète, les lèvres toujours avides, plus… j’en veux plus….

Il s’approche, chacun de ses pas éveillent un nouveau frisson
Je devrais courir, fuir,
C’est l’un des premiers..

Attirée, tirée, je ne bouge pas, je lui ferais face coûte que coûte

Quand il trempe ses lèvres, je passe dans un état second. Le délice quitte mes veines pour remplir les siennes, les yeux clos, ma tête bascule en arrière, un râle se réveille dans le fond de ma gorge, symbiose, plaisir…

BOIS !

Jeu taquin, éveille des sens, il arrête, mon sang revient a sa place initiale, mes joues reprennent un semblant de couleur…

La trace, MA trace au coin de ses lèvres m’attire, mais son regard me glace…
Sa langue arpente ma joue froide, y laissent un stigmate de son passage, que je me dépêche d’essuyer

Tu ne me marqueras pas ! je suis loin de t’appartenir

Sûrement encore très jeune dans mon après vie, mais libre ! je le suis et le resterais…
Notre charme obscure en rend fou plus d’un, mais il n’est pas aussi fort entre nous..

Un mélange de colère et de dédain grandis en moi
Je me lève brusquement, agacée, il est plus grand mais mon regard efface de suite cette supériorité futile
Même race, même but… qui gagnera ?

Sa mèche noir qui s’anime de mon souffle et moi qui m’approche encore…du bout de mon pouce j’essuie le coin de ses lèvres..

Soudain une envie venue des profondeurs de ce qui me reste d'âme, envie ancestrale…curiosité…

Je veux savoir, connaître…le goût des premiers

Sauvagement, j’attrape ses cheveux en chignons désordonnée, de l’autre main je prend son visage et le tourne , retourne, scrute, cherche la preuve, cette trace, notre lien…

J’attrape sa main au vol, celle qui flatte mon teint de marbre, et la bloque dans son dos.
Je reprends l’autre pour en lécher les blessures, sourire d’ivresse, sang de source, la souche n’est pas en toi.
En moi, tu dois croire et tu deviendras la compagne.

Tu es faible, pas de la lignée, pas de l’originel..
L’histoire qu’on t’a transmise n’est pas tienne, elle appartient à d’autres.
Tu n’es qu’un réceptacle, un vase que ces autres ont rempli.

Tu voudrais me dominer petit animal, chaton griffant…

Mais tu es si faible.
Tu peux mordre ce qui est humain, mais tu ne peux que t’incliner devant celui qui écrit l’histoire.
Et je suis l’histoire !

Brutalement, je mords sa paume, mes dents déchirent sa chair.
Mes crocs pénètrent sa peau fine, fragile, si fragile.
Le sang coule entre mes dents, s’écoulent dans ma gorge.
Je marque mon territoire.

Je rejette sa main et tends la mienne.
Mords…

Ressens le sang de la lignée couler en toi.
Ressens la puissance animal, le prédateur, le premier de la lignée.

Et inclines-toi devant ton créateur…

Quand il me mord à nouveau, un éclair de douleur me traverse de la tête au pied.. pourquoi me fait tu si mal ?
Je sais mon impureté, mais je garde la tête haute, je ne fléchirais pas devant toi !
Souffre de ne voir aucune marque de douleur crisper mes traits, immobile, froide, les yeux perçants les tiens…

Tu rejette ma main je t’infligerais bien un retour précis de celle-ci, si ce n’était…

Appétit top forte

Je prend sa main offerte, la goute du bout des lèvres, intimidée…
Ma langue s'impatiente déjà, mon souffle accélère, si près de ce que j'ai tant attendue…
Aucune contrainte, la, devant moi offert, le pouvoir, le savoir, cette chose qui me manque…
Je ne sais l'appeler, mais c'est la, un trou béant, une blessure que rien ne peut apaiser .

Du bout de la langue je mouille le chemin, tracé par ses veines bleus…
Avant bras, plie du coude, je jouerais bien encore mais l'impatiente me gagne, une autre fois…
Revenue au poignet, je le mord a pleine dents tout en fixant son regard…
Mme repoussera t’il ? rien ne l'en empêcherais, il devine mon besoin, il sait sa supériorité…

Première vague de chaleur… je croyais que ca serait plus fort, qu'il y aurait une différence entre lui et un simple humain
Quel désenchantement… je la rejetterais bien cette main. mais la deuxième vague arrive déjà…

Sensations… bien être… ma faim est enfin apaisée, mais il manque toujours quelque chose…

Toutes ses images qui arrivent, tumulte, bousculade, tout ses souvenirs, mais ce ne sont pas les miens, je ne reconnait personne, qui êtes vous… lâchez moi !!! je ne suis pas votre bourreau ! ce n'est pas moi !!!

Arrête ! je n'en peu plus ! tout va trop vite, j’ai la tête qui tourne…

Valse morbide, robe rouge, valse a mille temps, mille visages, mille victimes, tout ce sang et moi qui tourne et tourne Virevolte, perd le souffle, passe comme une vulgaire poupée de chiffon de bras en bras, tous des inconnu avec ce sourire sanglant figé sur leur visages pales…
Arrêtez la musique ! stopper le chef d'orchestre ! ca va trop vite, beaucoup trop vite
Mes pieds se mélangent, je trébuche, mais ca ne m'aidera pas, je ne peut m'en sortir… voila déjà des mains qui me rattrapent, des griffes lacèrent ma peau pale…

Rattrape moi je….je perd pied

Je rouvre les yeux, je ne sais a quel moment je les ai fermés et je me retrouve, a genoux, affalée, assommée, devant Lui…